Sous l’égide de l’équipe municipale du mandat 2020-2026, Mesdames Mary Robillart, adjointe à l’environnement, et Isabelle Lellouche, conseillère municipale et membre de la commission environnement, ont mené des actions de sensibilisation à l’environnement et à la préservation de sa biodiversité faunistique et végétale de notre commune.
1. La création d’un « Havre de Paix pour la Loutre d’Europe »
2. L’installation d’un parcours pédagogique sur les enjeux concernant la Loutre et son écosystème
- Le « Havre de Paix pour la Loutre d’Europe »
La commune a donc pris un engagement fort dans ce sens en pérennisant un « Havre de Paix pour la Loutre d’Europe », espèce endémique qui avait disparu de notre territoire. Bénéficiant du statut d’espèce protégée, reconnu par l’Europe, la France a institué un Plan National d’Action et a mandaté la Société Française pour l’Étude et la Protection des Mammifères (SFEPM) pour son implémentation et favoriser son retour. A ce titre, la SFEPM invite les citoyens et collectivités riverains de nos fleuves et rivières à accueillir sur leurs berges un « Havre de Paix ». Grâce à ces efforts, la Loutre d’Europe est revenue sur notre territoire et évolue le long du Fleuve Hérault et de ses Affluents, ici sur la commune, notamment l’Alzon. Le Havre de Paix de notre commune se trouve sur la berge sud de l’Alzon sur les parcelles communales des Baoutes.
Son aire est délimitée comme suit :
"Le site se situe le long de la berge gauche de la rivière Alzon, affluent de l’Hérault, au lieu-dit des Baoutes. Constitué de 312 m linéaires de la berge sud de l’Alzon et 10 m de retrait de la berge sur les parcelles n°OC 0043 à 0047, OC 0659 à 0662. L’ensemble des parcelles concernées représente une surface d’environ 3120 m2, pour environ 312 m de berge. »
et peut être visualisée dans les plans cadastral et schématique ci dessous:
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Son intérêt écologique y est décrit ainsi:
"Berges densément boisées peu accessibles à l’homme à proximité d’une station d’épuration et de son bassin d’épandage, rivière à débit variable voir nul en période estivale, et souvent de faible débit, lit de rivière de petits galets favorisant le développement de larves d’invertébrés, écrevisses, grenouilles et crapauds, petits invertébrés, et insectes tels libellules et demoiselles, avec végétation aquatique et herbiers de plantes à fleurs."
Nous souhaitons vivement que les Saintbauzilois.es participent à ces efforts de préservation en respectant les engagements pris auprès de la SFEPM et par là même, l’État Français qui sont simples et faciles à respecter :
Actions conseillées :
- Maintenir le couvert végétal : conserver au maximum la végétation présente sur les berges et à leur proximité, ainsi que dans les zones humides. En effet, celle-ci offre aux loutres des possibilités de refuges notamment en cas de dérangements. Aussi, en cas de débroussaillage ou d'abattage, il est important de conserver certains éléments tels que les arbres creux, les grosses souches, les zones de carex ou de roselières... et de préserver la végétation d’une des deux rives.
- Conserver les gîtes naturels : pour son repos ou sa reproduction, la Loutre utilise des gîtes (cavités dans les berges, sous racines des arbres, terriers, interstices dans les rochers…). Aussi il est important de conserver les éléments pouvant lui servir de gîte.
- Conserver les zones humides (mares, bras mort) : elles constituent une réserve importante de nourriture pour la Loutre. A la fin de l’hiver, celle-ci vient notamment y manger les batraciens (grenouilles, crapauds…) qui s’y reproduisent.
Activités à encadrer :
- La fréquentation : pour limiter le dérangement, il est préférable de limiter le nombre de personnes fréquentant le site.
- La pêche : sans être nuisible aux loutres, la pêche peut entraîner des dérangements quand elle devient excessive, ou quand elle nécessite l’établissement de chemins d’accès détruisant la végétation des berges. Il convient donc de veiller à ce qu’elle reste mesurée pour assurer la tranquillité du site. La pêche aux leurres peut avoir un impact sur les carnivores ou les oiseaux pêcheurs, il convient de récupérer tout leurre mis à l’eau et d’éviter la pêche dans les zones encombrées de manière à ne pas risquer d’y perdre un leurre qui pourrait être attractif et blesser une loutre.
- Le piégeage : Une loutre peut se faire prendre dans des pièges-cages, notamment celles destinées aux ragondins. Il existe alors un risque de blessure, de traumatisme, de perte importante d’énergie et d’hyperthermie pour l’animal. Aussi, dans le cas d’un piégeage pour lutter contre les ragondins et rats musqués, il est primordial de relever les pièges matin et soir. Pour rappel, l'usage des pièges de catégories 2 et 5 est interdit sur les abords des cours d'eaux et bras morts, marais, canaux, plans d'eaux et étangs, jusqu'à la distance de 200 mètres de la rive, là où l’espèce est avérée présente.
- Les engins motorisés : ceux-ci produisant un fort dérangement, il est important de les limiter à ceux nécessaires au service de sécurité civile, de garderie, d’incendie, ou à usage professionnel (agricole, forestier…) du propriétaire, en raison de leur fort pouvoir de dérangement.
- La présence de chiens : les chiens sont capables de détecter la piste ou le refuge des loutres ; ils peuvent entraîner un dérangement très important, voire s’attaquer à une loutre, ce qui peut lui être fatal. Aussi il est souhaitable de restreindre leur présence et limiter leurs déplacements libres.
Activités déconseillées :
- La pose de grillages ou de grilles en travers du cours d’eau et sur les berges empêche ou limite le passage des loutres et leur interdit l’accès au reste du cours d’eau. Cependant, si les mailles du grillage sont suffisamment larges pour permettre le passage d’une loutre (plus de 8 cm), un grillage peut aussi limiter le dérangement humain et l’accès par les chiens.
- Certaines pratiques de pêche – l’utilisation de bosselles et autres nasses sont fortement déconseillées pour les risques qu’elles comportent pour les loutres qui peuvent essayer d’y pénétrer, rester coincées et mourir noyées. Pour éviter cela, les nasses peuvent aussi être équipées d’un dispositif (grille) empêchant une loutre d’y pénétrer.
- La chasse: cette pratique entraîne des nuisances pour la Loutre et ses habitats (dérangements, risques d’accident ou de confusion). La chasse aux chiens courants présente des risques particuliers pour les loutres, ces derniers peuvent dévier de leur piste pour suivre celle d’une loutre. Le déterrage avec des chiens spécialisés est particulièrement néfaste, les loutres pouvant occuper les terriers d'autres espèces (lapin, renard, blaireau...), même loin des berges. Le recours à cette activité ne doit pas intervenir hors du cadre de la lutte contre les espèces invasives et sans un contrôle préalable des terriers par un naturaliste. Compte tenu des inconvénients inhérents au déterrage, il est préférable d’utiliser des techniques moins risquées de lutte contre les espèces invasives.
Activités à exclure :
Certaines actions sont à proscrire car elles aboutissent à la perte des éléments vitaux pour la Loutre sur la propriété. Leur pratique entraîne la rupture de la présente convention. Il s’agit de :
- La destruction des gîtes fréquentés par la Loutre.
- La destruction de la végétation des berges sur l’ensemble ou la majorité de la propriété.
- L’utilisation d’appâts empoisonnés contre les espèces classées nuisibles (Rat surmulot, Rat musqué, Ragondin, corvidés…), excepté sous la contrainte de la loi. En consommant ces espèces, la Loutre peut en effet s’empoisonner à son tour.
- L’utilisation de pesticides, particulièrement d’herbicides sur les berges du cours d’eau.
- Le parcours pédagogique sur la loutre et son écosystème
Le parcours est constitué de 5 panneaux pédagogiques installés le long de la promenade du plan d’eau (de la rue maigre au nouveau terrain de pétanque) qui informent sur l’écologie de la rivière, sa faune, sa ripisylve, et particulièrement sur la loutre, son histoire, les causes de sa presque disparition, et grâce à son statut d’espèce protégée, de son retour dans notre territoire. Grâce à des QR codes sur ces panneaux, les promeneurs pourront accéder à de plus amples informations sur la loutre.
Ces panneaux sont l’aboutissement du projet financé par le Département, au travers du budget participatif #2, grâce à l’engagement indéfectible de nos saint-bauzilloises Marie D’herbomez, directrice de l’établissement d’enseignement supérieur Pôle Sup Nature situé à Montpellier, et vos élues, Mary Robillart, adjointe à l’environnement, et Isabelle Lellouche, conceillère municipale membre de la commission environnement et à l’origine du projet porté avec la LPO Occitanie – Délégation Territoriale de l’Hérault (LPOO-DTH).